Un dossier incomplet ou une preuve insuffisante peut entraîner le rejet d’une demande, même si le candidat possède toute l’expérience requise. Dans certains secteurs réglementés, une seule compétence manquante suspend la procédure pour une durée d’un an. Les organismes certificateurs appliquent des critères stricts, rarement expliqués en détail dans leurs guides officiels.
Reconnaissance des acquis et des compétences : de quoi parle-t-on réellement ?
La reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) s’adresse à celles et ceux qui disposent déjà d’un solide bagage, souvent acquis au fil des années sur le terrain. Ici, il ne s’agit pas de tout reprendre à zéro, mais de viser un diplôme par reconnaissance des acquis, validé officiellement. Ce mécanisme a pris de l’ampleur, poussé par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et le ministère de la Famille. Ces deux instances encadrent aujourd’hui la délivrance des diplômes obtenus via la RAC, qu’il s’agisse d’un DEC (diplôme d’études collégiales), d’une AEC (attestation d’études collégiales), d’un DEP (diplôme d’études professionnelles) ou d’un DES (diplôme d’études secondaires).
Le principe de la RAC reste direct : faire reconnaître des compétences bien réelles, acquises hors du cadre scolaire, à travers des évaluations ciblées. Certains domaines professionnels ont mis en place des dispositifs spécifiques, à l’image de la RAC96 en techniques d’éducation à l’enfance. Dans ce cas, l’employeur accorde au salarié 96 heures rémunérées pour avancer dans la démarche.
Voici ce qu’il faut retenir sur la reconnaissance des diplômes obtenus via la RAC :
- Les diplômes délivrés après une démarche RAC ont la même valeur officielle que ceux obtenus par la voie classique.
- Pour décrocher un DEC, il est nécessaire de valider aussi des compétences générales (français, philosophie, éducation physique, anglais, cours complémentaires) et de réussir l’épreuve uniforme de français.
Le SRACQ (Service régional d’admission au collégial de Québec) joue un rôle de pivot : il accompagne les candidats, fait le lien avec les établissements d’enseignement et les organismes certificateurs. On pourrait voir la RAC comme une passerelle pragmatique entre expérience professionnelle et validation officielle des acquis.
Pourquoi envisager un RAC peut transformer votre parcours professionnel
La reconnaissance des acquis et des compétences bouscule les parcours traditionnels, notamment pour celles et ceux qui souhaitent faire reconnaître leur expertise. Que vous soyez en poste dans l’éducation spécialisée, l’informatique, la bureautique ou la gestion comptable, ou en pleine reconversion, la RAC vous ouvre la porte à la certification officielle de vos compétences, sans repasser par la case départ. C’est un véritable accélérateur pour accéder à un diplôme et booster sa carrière, tout en évitant les détours inutiles.
Quelques points forts de la démarche RAC méritent d’être soulignés :
- Diplôme plus rapidement : la RAC permet d’obtenir un DEC ou une AEC en validant uniquement ce qui manque.
- Allègement du parcours : seules les compétences à acquérir sont à travailler, le reste est attesté par votre expérience.
- Reconnaissance concrète : le diplôme officiel, délivré par un établissement reconnu, apporte une légitimité immédiate sur le marché du travail.
La RAC96, pensée pour les éducateurs à l’enfance, va plus loin : 96 heures libérées et rémunérées, aucun coût pour le salarié jusqu’au 30 juin 2026. L’employeur bénéficie aussi d’un soutien financier pour accompagner ses équipes. C’est gagnant-gagnant : moins d’interruptions de carrière, plus de mobilité interne, une montée en compétences qui colle aux besoins du terrain. Les établissements scolaires, services de garde ou centres de réadaptation s’appuient sur la RAC pour fidéliser et qualifier leurs équipes.
La reconnaissance des acquis professionnels s’impose désormais comme un outil de gestion des ressources humaines, au service de chacun et de la collectivité.
Les étapes clés pour obtenir un RAC sans se perdre dans la procédure
La procédure RAC suit un chemin bien tracé, mais chaque étape demande sérieux et organisation. Tout commence par l’auto-évaluation des compétences. Le candidat prend le temps de faire l’inventaire de ses acquis, de ses expériences, de ses responsabilités. Ce travail introspectif sert de base à la constitution du dossier de candidature, où chaque expérience doit être détaillée et appuyée par des preuves tangibles. Négliger cette préparation, c’est prendre le risque de voir la validation patiner.
À partir de là, un comité pédagogique prend le relais et analyse le dossier. Les critères d’admission sont précis : il faut généralement justifier d’une expérience professionnelle significative, souvent autour de 3000 heures dans le secteur visé,, d’un niveau de formation comme le DES ou équivalent, et d’un statut de citoyen canadien ou résident permanent. L’établissement peut également demander l’interruption ou la poursuite d’études à temps plein sur une période définie. Les responsables de la RAC dans les cégeps Beauce-Appalaches, Lévis ou Gérald-Godin, par exemple, examinent chaque dossier avec attention.
Arrive ensuite l’entretien de validation, moment décisif pour montrer que les compétences sont bien là. L’évaluation se fait souvent en plusieurs temps : observations, mises en situation, productions écrites ou orales, questionnaires… C’est à ce stade que l’on identifie d’éventuelles formations d’appoint nécessaires pour combler les derniers écarts. Le candidat ne repasse que les modules où son expérience ne suffit pas.
Une fois ce parcours achevé, la délivrance d’un DEC ou d’une AEC vient consacrer officiellement le chemin accompli. Ce diplôme, loin d’être une formalité, marque une reconnaissance claire et attendue des savoir-faire acquis tout au long du parcours professionnel.
Obtenir un RAC, ce n’est pas simplement cocher des cases : c’est faire reconnaître, à la lumière de critères exigeants, ce qu’on a construit sur le terrain. L’expérience prend alors tout son sens, et la trajectoire professionnelle s’en trouve, souvent, radicalement transformée.